Ashtanga, du sanskrit « asht » : « huit » et de « ang » : « partie ». L’ashtanga yoga est le système en huit parties transmis par Patanjali dans ses « yoga-sutras » :

Yogi

1 – Yama :

Les devoirs moraux élémentaires envers les autres comme envers soi-même (attitudes justes fondamentales ; les Lois de Manu précisent qu’il faut « que le sage observe constamment les devoirs moraux (Yamas) avec plus d’attention que les devoirs pieux (Niyamas), celui qui néglige les devoirs moraux déchoit même lorsqu’il observe les devoirs pieux »

  • ahiṃsā : ne pas tuer ou blesser des êtres vivants, en pensées, en paroles et en actes, directement, indirectement ou par consentement (non-violence)
  • satya : avoir une vue impartiale des événements, pour le bien de toutes les créatures (vérité)
  • asteya : discerner ce qui est légitime de ce qui ne l’est pas (respect de la propriété, absence de vol, honnêteté, probité)
  • brahmacarya : « comportement qui mène au Brahman » (contrôle des sens)
  • aparigraha : rester libre du superflu et des possessions (non-possessivité)

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2 – Niyama :

Les devoirs pieux. Se discipliner et se mesurer dans la pratique quotidienne (« observances/disciplines du corps et de l’esprit ») :

  • śauca : propreté et respect externe et interne (pureté)
  • santoṣa : prendre les événements tels qu’ils se présentent (contentement)
  • tapas : faire preuve d’ardeur et de volonté dans la pratique (discipline)
  • svādhyāya : l’observation intérieure de la motivation des actes et l’étude des textes sacrés
  • īśvara-praṇidhāna, dédier ses actes à Ishvara, au Soi non personnel, l’Être sans naissance ni mort, « l’Être universel, libre d’afflictions, d’actes, de leur réalisation et des graines de l’acte».

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3 – Asana :

Être fermement et tranquillement assis, être dans une posture (âsana) « stable et agréable »

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4 – Pranayama :

La discipline du souffle (â-yâma) au travers de la connaissance et du contrôle du prâna, l’énergie vitale universelle.

Laquelle est animée dans les corps d’énergie (pancha-koshas) par les chakras et circule dans le réseau des nadis.

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5 – Pratyahara :

Le retrait des sens pour ne plus se laisser distraire par les impressions sensorielles externes et diriger toute son attention vers l’intérieur.

Dans la tradition, pratyahara est comparé à une tortue repliant ses membres sous sa carapace.

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6 – Dharana :

La concentration, une aptitude à soutenir l’attention sans se laisser distraire sur l’activité du mental, des émotions, de la posture, ou du souffle. Il s’agit de l’écoute subtile des sensations, de la respiration, des pensées qui passent, ou ne passent pas. Par la concentration, on crée un point d’ancrage permettant à la conscience de dompter et de contenir les flux mentaux pour accéder ensuite à la méditation (dhyâna)

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7 – Dhyana :

La méditation. Pratyāhāra (retrait des sens) est associée au mental, dhyâna (méditation profonde) est associée à la présence à Soi. Les flux mentaux sont éliminés par la conscience fixée en un seul point grâce à la concentration (dhâranâ) préalable.

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8 – Samadhi :

« C’est l’aptitude à devenir un avec l’objet perçu », l’établissement de la conscience, l’état d’unité, l’équanimité. La conscience a rejoint l’Absolu (elle se libère de la Nature/Prakriti et de ses phénomènes), alors que le dhyāna est encore dans la dualité. C’est l’état de contemplation profonde.

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