Sauf exceptions, il y a une incompatibilité entre les capacités extrasensorielles ou Psi, d’une part et les processus intellectuels d’analyse et informations alphanumériques (lettres, chiffres ou signes mathématiques) d’autre part.

L’intuition dans l’enfance :

Jeanne Guesné

Jeanne Guesné (1910 -2010), ancienne infirmière et expérienceuse d’états de conscience amplifiés, évoque les perceptions intuitives de son enfance :

« Durant cet âge privilégié, comprendre équivaut à sentir. Nul besoin de l’activité cérébrale pour cela. Lorsque je rencontrais une personne, avant qu’elle ait prononcé la moindre parole, je la sentais, je la « savais », accueillante ou hostile, ou bien indifférente, parce que absente dans ses gestes, dans son attitude.

Je n’étais pas encore captive dans le filet des mots, captive de la déduction, de l’analyse, de tout ce processus intellectuel qui devint, à mesure que je grandissais, l’unique chemin de la connaissance officielle et reconnue. » (1)

.

L’intuition d’un mathématicien :

Jacques Hadamard

Le mathématicien Jacques Hadamard (1865-1963) notait que dans les phases de création scientifique, les mots et signes algébriques constituent un obstacle.

« J’insiste pour dire que les mots sont totalement absents de mon esprit quand je pense réellement… Je me comporte ainsi vis-à-vis des mots mais aussi vis-à-vis des signes algébriques. Je les utilise quand je fais des calculs faciles ; mais chaque fois que la question semble plus difficile, ils deviennent un bagage trop encombrant pour moi : j’utilise alors des représentations concrètes, mais d’une nature entièrement différente.» (2)

.

Une exception, Pat Price :

Pat Price (1918-1975), le meilleur médium du groupe de recherche du SRI aurait été une brillante exception.

Pat Price

A propos de pat Price, Jim Schnabel écrit dans son livre « espions psi » :

Espions Psi de Jim Schnabel

« L’une des choses les plus prometteuses le concernant était qu’il semblait capable de récupérer non seulement des données visuelles ou sensorielles, mais également des données alphanumériques, des mots et des nombres. 

En revanche, Swann ne fut capable d’obtenir des informations alphanumériques précises d’une cible que deux ou trois fois dans son existence et toujours sous une forme plus visuelle que verbale en ne reconnaissant pas, de prime abord, que les formes récupérées appartenaient à un alphabet.» (3)

Russel Targ (gauche) et Harold Puthoff

Harold Puthoff et Russel Targ évoquent une expérience réalisée avec le médium Ingo Swann ayant pour but de compter, de manière extrasensorielle, les boules d’un boulier.
Ils écrivent :

« Comme nous l’apprîmes plus tard, ce type de calcul, qui implique un mode de fonctionnement arithmétique, relève d’une région spécialisée de l’hémisphère gauche du cerveau, alors qu’il est démontré que la vision à distance est une fonction canalisée par l’hémisphère droit. » (4)

Ingo Swann

(1) Jeanne Guesné  « Le grand passage »  Editions J’ai lu  (page 74)

(2) Jacques Hadamard  « Essai sur la psychologie de l’invention dans le domaine mathématique » Editions Jacques Gabay 

(3) Jim Schnabel  « Espions psi »   Editions du Rocher  (page 153)

(4) Harold Puthoff et Russel Targ  « Aux confins de l’esprit »  Albin Michel  (pages 78/79)